C’est toujours au bord du gouffre que l’on pense aux prémices du désastre.

Le dernier millénaire avait déjà secoué les esprits et ouverts des cratères de doutes en révélant aux humains l’existence de créatures surnaturelles. Cette découverte, quoiqu’effrayante et incertaine, était surtout empreinte de fascination, d‘adoration pour ces êtres forts, dotés d’habiletés chimériques et de pouvoirs à s’en damner. Mais l’esprit humain est faible et corrompu ; il n’a pas fallu longtemps avant que l’équilibre ne soit brisé. Avant qu’une poignée d’hommes distille la haine et la colère, la peur de l’inconnu et la paranoïa dangereuse ; instruments néfastes qui ont servi à exterminer ces créatures unes à unes, jusqu’à ce que les mortels puissent dormir sur leurs deux oreilles en oubliant le sang sur leurs mains.

Et pourtant le cœur du surnaturel continue de battre, doucement, en attendant son heure. Chaque race est restée auprès des siens pour mieux se protéger, chaque espèce défend ses frères en espérant qu’un jour, la menace s’estompera, et que les massacres, la haine et la cupidité des hommes, tomberont dans les abysses de l’oubli. C’est Arendal, cachée au creux de la Norvège mordante, qui abrite les plus puissants d’entre eux. C’est là qu’ils ont trouvé refuge, prudents et patients, en se mêlant aux humains pour représenter finalement plus de la moitié de la population. Il leur a fallu un millénaire pour arrêter de survivre, et commencer tout juste à vivre.

Hélas, le nouveau millénaire apporte une nouvelle menace que nul ne peut ignorer. En quelques semaines seulement, des dizaines de fantômes, d’esprits de créatures surnaturelles, sont déjà apparus, en quête de vengeance et d’un moyen de retrouver une forme corporelle, prêts à faire couler le sang humain. Ce n’est plus qu’une question de temps avant que la race des hommes ne prenne à nouveau les armes contre les forces surnaturelles, au risque de les condamner tous. Les responsables de ce chaos, jubilent à l’idée de voir à nouveau les humains et les créatures surnaturelles s’entretuer, et se tiennent dans l’ombre, prêts à agir, au moindre signe de faiblesse. Doit-on attendre que le monde ne brûle avant de commencer à se battre ? Il ne vous reste plus qu’à choisir vos armes.